Vieille école from Grand Nord by Takuan
Tracklist
7. | Vieille école | 3:20 |
Lyrics
Au commencement c’est parti de rien, juste d’une envie.
De dépeindre ce train de vie avec le regard d’un érudit.
J’ai grandis au hasard d’un monde qui m’ennuie
Avec un discernement qui m’empêche d’en faire partie.
Moi je si je rap c’est pour combler les vides, éviter que ce beat fasse un bide.
J’ai pas besoin de la scène pour te prouver ce que j’ai dans le bide,
Et toi t’as pas besoin de moi pour espérer trouver ton guide.
Alors arrêtons de prétendre qu’on s’entende, ne la joue pas candide.
Je préfère que tu ne m’écoutes pas plutôt que mal comprendre mes propos
De mémoire, je sais que le sens critique te fait défaut
Alors je m’inquiète, j’ai l’impression parfois de parler au mur,
Personne pour me répondre, rien ne me rassure, dans ce brasier obscur.
Un gars un peu aliéné qui essaie de trouver sa place.
Et qui pense que son objectif est la résonnance de son blaze.
Alors pas étonnant depuis le temps que mes lyrics s’entassent,
Et pas surprenant que je ne parle pas de gangsters ou de pétasse.
Ma vie n’est pas ce qui transparait dans leurs tubes.
Jamais je n’aurais de piscine en or de 100m cube.
Et jamais je flamberai en boîte comme si c’était ma seule passion.
J’ai trop de respect pour ceux qui triment, question d’éducation.
C’est ptet ça qui me dérange le plus, comme ma rage l’atteste,
Une mémoire trop courte et un manque de délicatesse.
Trop de bassesses dans ce monde, j’ai besoin de lâcher du lest
Pas facile de gérer ces coups durs, que depuis toujours j’encaisse.
Mes textes souvent complexes te privent d’une certaine éloquence,
Quand certes les mots me manquent t’apprend même de mon ignorance,
Comme de l’opium dans tes conduits auditifs,
Qui rendrait même le moins bon de mes sons tellement addictifs.
Tu peux garder tes pseudos rimes tombés du camion,
Vu qu’apparemment c’est qui rassemble les foules par million.
Je sais même pas ce que je fous là, libre comme un électron,
Plus négatif que positif, je passe mon temps à tourner en rond
et en sommes un peu rétro, donc bloqué à une certaine époque,
Un océan de flamme est la seule chose que le futur m’évoque
Tu m’apprends rien si tu trouves mon style complètement dépassé,
Honnêtement, ça me va d’être un dinosaure du Crétacé.
Alors c’est normal si tu trouves ces paroles un peu vaines
Moi, ca fait des années que je ne me retrouve pas dans les tiennes.
Mais je t’en tiens pas rigueur, l’âge me rend plus sage,
Et je suppose qu’une musique vieilli sans prendre de rides sur le visage.
Donc même si malgré moi je reste partisan de ce clivage,
C’est avec un esprit apaisé que je suis prêt à tourner la page.
L’un n’empêche pas l’autre, et tant que t’es pas dans les parages,
On devrait pouvoir s’entendre, sans prendre personne en otage.
Bref, cet aveu concédé m’amène à de nouvelles perspectives,
Continuons juste à défendre cet art avec nos styles respectifs
Il serait p’tet temps pour moi d’ouvrir le hip hop aux autres,
D’arrêter de le couver comme si c’était que le mien et pas le votre.
C’est juste que je tiens plus à lui qu’à mes futurs mômes,
Plutôt que fonder une famille, moi je veux fonder un album.
Et même si je fais tâche dans le décor, et que je ne viens pas de la zone,
J’assume mon rôle sans renfort, entre voyelles et consonnes
Mes textes souvent complexes te privent d’une certaine éloquence,
Quand certes les mots me manquent t’apprend même de mon ignorance,
Comme de l’opium dans tes conduits auditifs,
Qui rendrait même le moins bon de mes sons tellement addictifs.